De l’Islande au Japon, en passant par la Hongrie ou encore l’Italie, la Terre offre une multitude de richesses. Les sources d’eau chaude, qui présentent de nombreuses vertus thérapeutiques, en font partie.
Autant dire que l’un de mes péchés mignons en voyage (il faut l’avouer, il y en a énormément), c’est de tester de nouvelles sources d’eau chaude. De l’Islande, où j’ai pu en découvrir une multitude, souvent en pleine montagne, sur des sites offrant un panorama à couper le souffle ; au Japon, pays réputé pour ses quelque 27 000 onsens (ou sources chaudes), en passant par la Hongrie, très attachée à la culture thermale, je vous partage dans cet article mes coups de cœur.
Blue Lagoon (Bláa Lónið) en Islande : voyage au plus profond de la Terre
Une eau bleue laiteuse, un paysage volcanique à couper le souffle aux alentours, bienvenue au Blue Lagon. Vous avez probablement déjà pu voir des clichés de cette très célèbre station thermale, appelée Bláa Lónið par les Islandais, sur internet. La particularité de ses bains d’eau chaude est qu’ils offrent de nombreux bienfaits pour soigner des maladies de la peau telles que l’eczéma ou le psoriasis.
La raison ? L’eau du Blue Lagoon effectue un voyage à quelque 2 000 mètres de profondeur pour se charger de silicates, algues et en bon nombre de sels minéraux : on retrouve du calcium, du soufre, du magnésium, du carbonate, du natron ou encore du chlorure dans sa composition. Elle en ressort à une température de 30 à 39 °C dans les différents bassins.
La très belle couleur turquoise de l’eau et son aspect laiteux sont quant à eux dus aux diverses algues. Une clinique dermatologique où sont dispensés de nombreux soins a d’ailleurs ouvert ses portes sur le site.
Située à proximité de l’aéroport de Reykjavik (la capitale islandaise), la station thermale est facile d’accès et très bien indiquée. Pensez cependant à bien réserver avant de vous y rendre, car le site, l’une des vitrines touristiques du pays, est rapidement pris d’assaut ! Il faut au moins réserver deux à trois jours à l’avance.
Je me suis personnellement rendu deux fois au Blue Lagoon, lors de mes deux séjours en Islande. L’une des petites particularités dans ce pays, c’est que tout le monde se douche entièrement nu, cela fait partie des mœurs : ne soyez donc pas choqués en pénétrant dans les vestiaires.
Même s’il y a beaucoup de monde, et que les prix ne cessent d’augmenter, la beauté du site et les nombreuses vertus de l’eau rendent le passage obligatoire lorsqu’on aime les thermes. De nombreux produits de beauté confectionnés grâce aux algues et minéraux du lagon bleu peuvent être achetés sur place. Ayant séjourné en Islande pour la première fois fin novembre, j’en ai profité pour faire le plein de cadeaux de Noël.
De prime abord, on pourrait croire que le site est 100 % naturel, mais ce n’est pas le cas ! Son histoire sort même de l’ordinaire puisque sa création résulte d’un surplus d’eau chaude déversé par la centrale électrique géothermale de Svartsengi qui produit de l’électricité pour chauffer les habitations des environs. L’eau effectue un voyage à 2 000 mètres de profondeur, comme je vous expliquais un peu plus haut, pour être réchauffée à 240 °C. Elle bénéficie, en effet, de l’importante activité géothermique de cette zone volcanique. Tout le surplus déversé a ainsi créé un lac de 200 mètres de longueur, le Blue Lagoon, en 1976 !
Tout d’abord décrié par les Islandais, il a fallu la découverte d’un homme, atteint de psoriasis, quelques années plus tard, pour changer la donne. Cherchant à soigner sa maladie de peau, ce dernier a, en effet, demandé l’autorisation de se baigner pour la première fois dans le lagon bleu. Et vous devinez la suite… Des infrastructures publiques, au départ minimalistes, sont ainsi construites, avant que le site ne fasse peau neuve en 1999 devant l’amour des Islandais pour les thermes. Il fait aujourd’hui près de 9 000 m2 et a été éloigné de la centrale. Restaurants, clinique dermatologique et hôtels y ont été construits. Un endroit incontournable pour tous les amateurs de source chaude !
Informations utiles
- Adresse : Norðurljósavegur 9, 240 Grindavík, Islande
- Horaires : Varie selon les périodes de l’année. De 8 heures à 22 heures du 1ᵉʳ février au 3 mars 2023. De 8 heures à 21 heures du 4 mars au 30 mai 2023.
- Prix : 6990 kr.
- Site : bluelagoon.com
Reykjadalur en Islande : randonnée jusqu’à la vallée de vapeur
Restons en Islande, sur la Terre de glace et de feu, pour cette deuxième source d’eau chaude qui vaut vraiment le détour, Reykjadalur, ou “la vallée de vapeur.”
J’ai eu la chance de la découvrir lors de mon second trip en Islande, un peu plus court que le premier. Je bénéficiais d’une escale de 5 jours lors du retour d’un voyage à New York : j’ai pu à l’époque augmenter le nombre de jours d’escale et passer de quelques heures à 5 jours grâce à la compagnie islandaise low cost Wow Air qui n’existe plus à ce jour puisqu’elle a fait faillite.
J’aurais été frustré de ne rester que quelques heures (comme à l’aller) à Reykjavik, et ne pas pouvoir profiter de la beauté de ce pays.
Je me suis rendu au village de Hveragerdi (ne me demandez pas de prononcer, mais cela signifie les jardins chauds en islandais) en voiture de location, dans le sud-ouest de l’Islande, à une quarantaine de kilomètres à peine de Reykjavik. Ce fut le point de départ de ma randonnée. Ou plutôt de mon footing, puisque je préparais un semi-marathon à mon retour des États-Unis et que j’avais glissé dans mon sac à dos mes runnings pour l’occasion (de nombreuses séances de course ont d’ailleurs été effectuées à Central Park durant mon séjour à New York, mais ceci est une autre histoire).
Un parking est prévu pour les randonneurs à la sortie de la ville, après le terrain de football. Il y a vite du monde, et j’ai pu remarquer sur le retour que les visiteurs sont sans doute arrivés un peu tard et n’ont pas trouvé de place, se voient obligés de se garer un peu plus loin le long de la route. J’ai dû courir entre vingt et trente minutes environ (l’ascension est assez raide), sur une piste à flanc de montagne, et ce, en comptant les quelques arrêts pour contempler le panorama qui s’offrait à moi. Les fumées, au loin, qui se rapprochent de plus en plus, et l’odeur du soufre qui s’accentue constituent un fascinant spectacle ! Nous étions en septembre et la piste était tout à fait praticable, le temps plutôt clément pour l’Islande malgré le vent, toujours présent. J’ai vu apparaître les premières sources chaudes, mais attention, on ne peut pas se baigner partout, car la température est, à certains endroits, trop élevée. Pas de panique, vous ne risquez pas de vous tromper : des écriteaux indiquent la température “100 °C” (voir photo).
Je longe la rivière Reykjadalsa où j’aperçois les premiers baigneurs… Ni une, ni deux, j’enlève mes vêtements et les rejoins ! J’avance de quelques dizaines de mètres dans la rivière afin de me retrouver totalement seul. Le paysage est magnifique et après une petite séance de course en montée. C’est vraiment le pied de se baigner dans une eau à plus de 35 °C !
Je continue ma route jusqu’à Klambragil, où des quais en bois ont été aménagés sur plusieurs centaines de mètres… Il y a quelques endroits, en bois également, où l’on peut se changer en ayant un peu d’intimité. On reconnaît vite les Islandais qui se déshabillent sans la moindre gêne. Je joue le jeu des locaux et fais de même.
La température de l’eau varie en fonction de l’endroit où l’on choisit de se baigner (entre 35 et 40° C environ). Le vent souffle fort en dehors du bassin en cette fin de matinée et mes sens sont en ébullition devant la beauté sauvage de ce site volcanique, la couleur de ses collines, les fumées de la rivière qui s’élèvent.
La différence de température entre l’eau et la bière fraîche locale Viking que j’avais mise de côté dans mon sac à dos pour l’excursion ne fait que renforcer la magie du moment.
Informations utiles
- Adresse : Rivière Reykjadalsa, accessible après une randonnée au départ du village de Hveragerdi (7 kilomètres aller-retour).
- Horaires : ouvert toute l’année.
- Prix : Entrée libre.
Les thermes Széchenyi : perle de Budapest en Hongrie
L’architecture des lieux est grandiose. Le palais de style néo-Renaissance Széchenyi a été construit à partir de 1909 par Gyozo Czigler, à l’occasion du 1000e anniversaire de la Hongrie (les plans ont été présentés par l’architecte en 1896, à l’occasion de l’exposition nationale).
Les thermes se situent sur une source chaude dont la profondeur atteint les 1246 mètres et dont l’eau jaillit à la surface à une température supérieure à 75° C.
Elle est connue pour agir sur les problèmes nerveux, articulaires et circulatoires grâce à ses composants (acide carbonique, calcium et magnésium).
Le site thermal, situé dans le 14 e arrondissement de Budapest et le quartier boisé de Varosliget, compte 15 piscines, dont 3 extérieures, des saunas, hammams et salles de massages, ainsi qu’une magnifique salle, Cupola, composée de mosaïques…
Monstres aquatiques, coquillages, dauphins et sirènes ornent notamment les lieux.
Cette station thermale est même devenue l’un des symboles de la perle du Danube !
À chaque fois que je m’y rends, je passe inlassablement une journée à Széchenyi (du nom d’un homme politique et écrivain hongrois)…
À l’extérieur, la température de l’eau est de 37 °C au sein du bassin principal et je ne peux m’empêcher d’aller observer les locaux qui s’y affrontent aux échecs en toute quiétude. Lors de l’un de mes séjours à Budapest, j’ai sympathisé avec l’un d’eux qui m’a invité à jouer avec lui. Il m’a expliqué, dans un anglais approximatif, venir ici une fois par semaine et retrouver le même groupe d’habitués.
Le samedi soir, l’ambiance n’est pas la même : de 22 heures à 3 heures du matin, un DJ prend possession des lieux qui se transforment en dancefloor aquatique ! Les fêtards venus du monde entier dansent et trinquent au rythme de la musique.
De nombreux enterrements de vie de garçon y sont notamment organisés. Attention, la sécurité veille au grain et j’ai pu voir bon nombre de personnes se faire éjecter du bassin. J’ai récemment eu la chance d’y fêter l’anniversaire de l’un de mes amis : les thermes se transforment la nuit tombée, présentant une tout autre facette, très séduisante également !
Informations utiles
- Adresse : Budapest, Állatkerti krt. 9-11, 1146 Hongrie
- Horaires : ouvert de 6 heures à 22 heures.
- Prix : 3000 forints.
- Site : szechenyibath.hu
Hottarakashi onsen au Japon : une vue imprenable sur le mont Fuji
Lors de mon voyage au Japon, j’ai eu la chance de découvrir les sources chaudes locales ou onsens, en me rendant au mont Fuji. Nous venions de Tokyo et avions fait escale dans un petit hôtel situé à proximité d’Hottarakashi onsen. M’ayant vu refuser l’accès de plusieurs sites avant cela en raison de mes tatouages (des pancartes sont disposées à l’entrée interdisant l’accès aux bassins aux personnes tatouées), j’étais tout heureux de trouver un onsen qui les accepte ! Une autre particularité des onsens est que dans la culture japonaise, les bains se prennent nus. La plupart des onsens présentent à ce titre des bassins réservés aux hommes et d’autres aux femmes.
Hottarakashi Onsen est en réalité un site composé de deux onsens : Acchi no Yu et Kocchi no Yu. Le premier d’entre eux est le plus récent et le plus petit, mais offre une vue imprenable sur le mont Fuji depuis son bassin extérieur. Acchi no Yu a quant à lui été ouvert en 2003 et est deux fois plus grand que le premier : il présente deux bassins extérieurs et un intérieur.. Là encore, la vue est à couper le souffle puisqu’elle donne sur le mont Fuji et sur le bassin de Kofu. Il est réputé pour son lever du soleil, ce que je n’ai su que plus tard !
Si vous y allez, n’hésitez pas à vous y rendre tôt le matin, le site ouvrant ses portes à 6 heures du matin (selon la période, voir horaires), pour pouvoir profiter de ce spectacle.
Le PH de 10.1 d’Hottarakashi onsen rend la peau plus douce. Elle est également réputée pour soigner les douleurs musculaires et articulaires, les névralgies et la mauvaise circulation sanguine.
De quoi se requinquer avant ou après avoir skié sur les pentes du mont Fuji.
Informations utiles
- Adresse : Hottarakashi Onsen, 1669-1618 Yatsubo, Yamanashi-shi, Yamanashi-ken.
- Horaires : ouvert de 6 heures à 22 heures en décembre, janvier, février / 5 heures 30 à 22 heures en mars, 5 heures à 22 heures d’avril à novembre.
- Prix : 800 yens.
- Site : hottarakashi-onsen.com
Les thermes de Saturnia en Italie
On termine en beauté ce top 5 avec une pépite italienne : les thermes de Saturnia dans la belle Toscane. Connue pour ses vignes et sa dolce vita, cette région attire également de nombreux touristes en raison de ce site thermal, ouvert de jour comme de nuit et accessible gratuitement.
Creusés naturellement dans la roche de travertin par les Cascate del mulino (ou Cascades du moulin), les bassins des thermes de Saturnia offrent aux baigneurs une eau à la température de 37°C, aux bienfaits articulaires, respiratoires et circulatoires déjà connus des Romains.
De nombreuses légendes sont également associées à ce lieu où des rites sabbatiques se seraient tenus à l’époque du Moyen-Âge. Si on disait à cette époque que le diable serait sorti des enfers en ce lieu, il fait désormais plus penser à un petit paradis sur Terre, dont la renommée est devenue mondiale.
Il y a même un complexe thermal de haut standing, dont l’entrée est bien entendu payante, qui a été construit non loin des piscines naturelles.
Enrichie en soufre et en minéraux, l’eau de Saturnia offre elle aussi de nombreuses vertus relaxantes et thérapeutiques. Elle permet en outre de soigner l’arthrose ou des maladies de la peau telles que le psoriasis et l’acné.
Je me suis rendu aux thermes de Saturnia lorsque j’avais 20 ans, lors d’un road trip en voiture d’une durée de deux mois, au cours duquel j’ai rallié la Sicile (où j’ai de la famille) depuis Metz. Je me suis notamment arrêté en Toscane, à Milan, Rome puis Naples (dans les grandes lignes)… Un grand parking gratuit se trouve à proximité des Cascades du moulin, ouvertes aux visiteurs 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24.
Déjà friand de thermes à l’époque, j’avais noté les endroits que je voulais à tout prix faire avant de me lancer, et les thermes de Saturnia en faisaient partie ! Je n’ai pas été déçu du voyage et je m’y suis même rendu deux jours d’affilée… De quoi effacer tout mal de dos dû à la route avant de mettre le cap vers la Sicile !
Informations utiles
- Adresse : Via Della Follonata, Snc – 58014 Saturnia, Italie.
- Horaires : ouvert tout le temps, accès libre.
- Prix : gratuit.
- Site : termedisaturnia.it
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