On peut dire qu’il fait bon vivre à Séville ! La capitale andalouse séduit chaque année des milliers de visiteurs par sa météo ensoleillée, ses orangers, bars à tapas, corridas et spectacles de flamenco. Mais aussi par son riche patrimoine architectural et historique à l’influence mauresque. La cathédrale Notre-Dame-du-Siège et sa célèbre tour de Giralda, le palais royal et ses incroyables jardins… Voici les lieux incontournables à visiter lors de votre séjour dans ce petit paradis du sud de l’Europe.
La place d’Espagne
On doit la naissance de la place d’Espagne à l’architecte Anibal Gonzalez, qui débute sa construction en 1914 en vue de l’exposition ibéro-américaine de 1929. Ce projet pharaonique est d’ailleurs le plus important et le plus coûteux de cette dernière. Plus de 1000 ouvriers se succèdent durant 14 ans pour mener à bien ce projet. Lors de la démission d’Anibal Gonzales en 1926, la construction est poursuivie par Pedro Sanchez Nunez sous les ordres de l’architecte Vincente Traver. Elle est inaugurée par le roi Alphonse III d’Espagne en 1929 lors de l’exposition.
Cette place est l’une des plus grandes d’Espagne et s’étend sur plus de 50 000 mètres carrés : elle se compose d’un palais de 19 000 mètres carrés dans le style néo-renaissance, gothique et mujédar, décoré par de nombreuses statues et céramiques. Sur trois étages, elle dispose d’une immense galerie. La place de 31 000 mètres carrés peut accueillir jusqu’à 10 000 personnes et présente une fontaine en son centre. Elle forme un demi ovale long de quelque 200 mètres. Entre la place et le palais, il y a un canal long de 500 mètres, sur lequel naviguent des petites barques. Le canal est traversé par quatre ponts représentant les quatre royaumes d’Espagne : Navarre, Castille, Aragon et Léon.
Mon expérience
L’entrée sur la place est gratuite et il est possible de monter les escaliers du palais pour avoir une vue d’ensemble sur cette dernière. Un autre moyen de la visiter est de prendre place dans une barque et de naviguer sur les 500 mètres du canal. Des artistes de rue présentent des spectacles de flamenco plusieurs fois par jour sur la place d’Espagne. Il a fait jusqu’à 44 degrés lorsque mon amie et moi nous sommes rendus à Séville au mois de juin 2023. Après une marche de 40 minutes depuis notre hôtel jusqu’à la place d’Espagne, ce fut un soulagement que de pouvoir se poser à l’ombre pour observer le magnifique spectacle.
La cathédrale Notre-Dame-du-Siège
C’est aujourd’hui le plus grand temple gothique au monde… La cathédrale Notre-Dame-du-Siège (Catedral Santa Maria de la Sede en espagnol) a été érigée en lieu et place d’une grande mosquée. Cette dernière date du XIIe siècle sous le règne du calife Abu Yusuf Yaqub qui a fait de Séville la capitale de l’empire almohade. La construction de l’alijama ou grande mosquée remonte à 1172 sous la direction de l’architecte Ahmed Ben Basso. Elle s’achève à la fin du siècle. Faite de briques, elle est inspirée de la grande mosquée de Cordoue : sa salle de prière composée de 19 nefs orientées en direction du sud est surmontée d’un haut minaret, la tour de Giralda. Véritable symbole de la ville, cette dernière était initialement destinée à l’appel à la prière. Il est possible d’y monter afin d’observer toute la ville. J’en ai fait l’expérience : c’est assez sportif, car il faut monter sur une trentaine d’étages, mais ça vaut vraiment le coup !
Ce n’est qu’en 1248, lorsque le roi Ferdinand III de Castille reprend Séville aux musulmans, qu’elle est transformée en cathédrale vouée à la Vierge Marie. La construction gothique, initiée au XVe siècle, s’achève en 1506. Elle est consacrée l’année suivante, et symbolise alors la prospérité de la capitale andalouse à la suite de la Reconquista. Elle est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1987. Lieu de culte, elle abrite également un riche musée, témoin de l’âge d’or de Séville lors de la conquête de l’Amérique… Ainsi que de la période Renaissance, au cours de laquelle le clocher, la nouvelle chapelle royale, la grande sacristie ou encore la sacristie des Calices furent créés.
La cathédrale compte 10 portes : la principale est la Puerta de la Asuncion (la porte de l’Ascension) et la plus ancienne, vestige de la mosquée almohade, celle du Pardon (Puerta del Pardon). Il faut au moins compter deux heures pour visiter l’édifice, sa tour et les nombreux autres points d’intérêts. Parmi ces derniers, on peut relever le maître-autel. C’est le plus grand existant de l’ère de la chrétienté avec ses 400 mètres carrés et ses 200 figures de saints.
La tombe de Christophe Colomb est l’un des incontournables et attire de nombreux visiteurs : quatre statues représentant les quatre anciens royaumes d’Espagne soutiennent cette dernière, de toute beauté.
L’Alcazar de Séville
C’est l’un des plus anciens palais du monde encore en service. Le palais royal de Séville ou Réal Alcazar (en espagnol) accueille en effet encore le roi Felipe V lorsqu’il est en visite dans la capitale andalouse. Construit dans le style Mudéjar, cet édifice aux inspirations maures et chrétiennes, a été érigé en l’an 913, sous les ordres d’Abd-ar-Rahman, alors calife. Et ce, en lieu et place d’un fort romain. La construction d’origine est un château, agrandi au 11ᵉ siècle, par le roi Al-Moetamid. Il devient alors un palais. Le roi Alphonse X de Castille développa encore le palais. En 1364, ce fut ensuite au tour du roi Pierre 1er de Castille d’ordonner la construction d’un nouveau palais, l’Alcazar ! Il fut au fur et à mesure agrandi par ses successeurs…
C’est aujourd’hui le monument le plus visité de la capitale andalouse et il faut bien prévoir une demi-journée pour visiter le palais et ses nombreux jardins. Je vous conseille fortement de réserver vos places en avance afin d’éviter les files d’attente interminables (souvent sous un soleil de plomb du côté de Séville) à l’entrée de la billetterie. Mon amie et moi avons dû attendre une bonne heure avant d’obtenir nos places et de pouvoir pénétrer dans l’enceinte du palais fortifié… La visite fut magique et c’est très certainement l’un des plus beaux palais que j’ai eu la chance d’admirer !
L’un des lieux les plus photographiés du palais est la Cour des Demoiselles (Patio de Las Doncellas) au sein du palais de Pierre 1er. Les Salons de Charles Quint, ou encore la Cour des Poupées font également partie des points d’intérêts de la visite. On prend autant plaisir à visiter l’intérieur des différents bâtiments aux influences diverses et variées (renaissance, gothique, baroque, mujédar, etc.) qu’à déambuler dans les immenses et splendides jardins parsemés d’orangers, de fontaines et de palmiers.
Les arènes de la Real Maestranza de Caballeria
Même si vous êtes contre la tauromachie, visiter les arènes de la Real Maestranza de Caballeria (ou Plaza de Toros de la Maestranza en espagnol) reste un incontournable lors de votre séjour dans la capitale andalouse. Ces dernières ont été construites au cours du XVIIIe siècle. L’édifice présente une magnifique façade baroque unique.
C’est le roi Philippe V d’Espagne qui autorise la Real Maestranza (institution militaire laïque) à organiser des corridas à Séville, une tradition déjà bien ancrée à l’époque en Andalousie. L’institution érige ainsi sa propre arène, à proximité du quartier El Arenal. Cette dernière sera par la suite considérée comme la plus belle et la plus importante d’Espagne : elle accueille d’ailleurs l’une des ferias les plus renommées, la fameuse Feria d’Abril (qui comme son nom l’indique a lieu tous les ans au mois d’avril, NDLR).
On trouve également sur ce site devenu très touristique le musée de la corrida, qui retrace l’Histoire des toreros espagnols et l’évolution de cette discipline. Des statues des personnes qui ont marqué la tauromachie ont également été érigées à proximité de l’arène.
La ville de Séville est très attachée aux traditions et la saison débute immuablement lors du dimanche de Pâques avec la Corrida del Domingo de la Resurreccion (une corrida de bienfaisance) et se termine le 12 octobre, avec une corrida à l’occasion de la fête de la Vierge du Pilar.
La ville de Séville est très attachée aux traditions et la saison débute immuablement lors du dimanche de Pâques avec la Corrida del Domingo de la Resurreccion (une corrida de bienfaisance) et se termine le 12 octobre, avec une corrida à l’occasion de la fête de la Vierge du Pilar.
Metropol Parasol
Également surnommé Champignons de l’Incarnation, l’édifice Metropol Parasol a été construit par un architecte berlinois pour réhabiliter et redynamiser la Plaza de la Encarnacion. Et c’est chose faite puisque le site attire des milliers de touristes et fait revivre le commerce sur la place et ses environs. De nombreux établissements ont depuis ouverts leurs portes à proximité et il est très agréable d’aller boire un verre ou manger un morceau dans ce secteur.
Metropol Parasol impressionne par ses dimensions : cette structure haute de 28 mètres en forme de champignon (d’où son surnom) offre aux visiteurs un panorama exceptionnel sur la ville depuis son mirador. Le soir, le monument est illuminé et détonne encore plus ! Construite en 2011, la structure en bois à la forme moderne et facilement reconnaissable est la deuxième plus grande au monde : 150 mètres de long sur 70 mètres de large. Les 250 mètres de passerelles promettent une balade agréable. En son sein se trouve également l’Antiquarium, un espace archéologique tout à fait remarquable aux vestiges wisigoths, romains, ou encore islamiques.