Kyoto est l’ancienne capitale impériale du Japon (durant plus d’un millénaire). Cette ville a su garder son âme d’antan et dispose de nombreux sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Geishas, bambouseraie, temple aux 10 000 torii ou château datant de l’ère Edo… voici les sites incontournables à voir absolument !
Fushimi Inari Taisha, le sanctuaire aux 10 000 torii orange
On peut notamment l’apercevoir dans le film Mémoires d’une geisha. Reconnaissable à ses 10 000 torii orange, Fushimi Inari Taisha est le plus grand sanctuaire shinto du Japon. Il s’étend sur environ 4 km, sur la montagne de Kyoto, à 233 mètres d’altitude. On peut atteindre son sommet en parcourant un chemin qui traverse l’ensemble de ces portails.
Le sanctuaire Fushimi Inari Taisha a été dédié à Inari, la déesse du riz et patronne des commerces, au VIIIe siècle. Le départ de la visite, qui peut très bien prendre une demi-journée entière, démarre derrière le grand torii. De là, on aperçoit le senbon torii, le fameux chemin recouvert de plusieurs milliers de portes. Un torii marque le passage du monde réel au monde spirituel. Il est composé de quatre éléments : deux montants verticaux ou hashira, et de deux linteaux horizontaux supérieurs et inférieurs (respectivement kasagi et nuki).
J’ai été impressionné en l’apercevant. Les couleurs sont vraiment magnifiques et on ne se lasse pas de les traverser sur plusieurs kilomètres. A mi-parcours, je fais une halte bien méritée dans un petit stand pour acheter des boissons et quelque chose à grignoter. On y sert notamment du thé et des “Fortunes cookies”.
Fushimi Inari Taishi accueille également de nombreuses statues de renards, ces derniers étant considérés comme des messagers divins de la déesse Inari. Plusieurs restaurants et stands de nourriture proposent à ce titre des spécialités à base de tofu frit, un mets très apprécié par les renards dans la mythologie japonaise. On peut notamment se délecter de sushis et de soupe udon au tofu frit. En fin de journée, j’ai pour ma part opté pour la soupe udon au tofu frit… Un vrai régal, il n’y a pas que les renards qui l’apprécie !
Informations utiles
- Adresse : 68 Yabunouchi-cho, Fushimi-ku, Kyoto-shi, Kyoto-fu.
- Horaires : ouvert de 7 heures à 18 h 30.
La bambouseraie d’Arashiyama et ses arbres géants
La bambouseraie d’Arashiyama, également appelée forêt des bambous géants de Sagano (sagano chikurin en Japonais), est l’un des immanquables si vous êtes de passage à Kyoto. D’aucuns la considèrent même comme l’un des endroits les plus beaux à visiter sur Terre lorsqu’on aime la beauté de la nature… Et à vrai dire, je trouve ça tout à fait légitime !
Sur quelque 500 mètres de balade, je me suis senti tout petit face à ces immenses arbres dont la cime atteint plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Selon les croyances locales, le bambou éloignerait les mauvais esprits. Il est à ce titre considéré comme sacré pour les Japonais. C’est d’ailleurs pour cette raison que le temple Tenryu-Ji se trouve juste à côté. Le bambou représente également force et prospérité dans la culture nippone. Un arbre, vous l’aurez compris, très important au pays du Soleil levant.
Avec ses majestueux bambous présents par centaines, le lieu a quelque chose de magique, aux frontières du réel… Si bien que le temps semble figé lorsqu’on se balade. Je prends le temps d’apprécier le moment, de prendre de grandes inspirations d’air frais dans cette forêt qui dégage quelque chose de si pur… C’est tellement beau qu’on aimerait que le moment ne se termine jamais : les 500 mètres de parcours paraissent malheureusement trop courts, même si je l’ai fait durer.
Mon conseil est d’y aller tôt pour éviter les hordes de touristes, car le chemin est assez étroit. Vous pourrez ainsi profiter de l’endroit en toute quiétude.
Coup de gueule : Plusieurs dizaines de bambous ont été vandalisés par des touristes peu scrupuleux. Ces derniers y ont gravé leurs noms. De nombreuses écritures en anglais et en coréen ont notamment été retrouvées. Des scotchs ont ainsi été posés sur les arbres en question par les gestionnaires du parc, mais cela enlaidit ce merveilleux paysage. Je suis convaincu que les lecteurs de ce blog sont également des amoureux de la nature et ne se prêteront pas à ce genre de gestes… Et qu’ils sensibiliseront les touristes qu’ils verront se prêter à de tels actes !
Informations utiles
- Adresse : 68 Susukinobaba-cho, Saga, Tenryuji, Ukyo-ku, Kyoto.
- Horaires : ouvert tout le temps.
- Prix : entrée gratuite.
Une visite en or, à Kinkaku-ji
Le temple bouddhiste Rokuon-ji, plus connu sous le nom de Kinkaku-ji, est inscrit au patrimoine de l’UNESCO. Son bâtiment principal, Shari-den, dont les deux derniers étages sont recouverts de feuilles d’or, est surnommé le pavillon d’or. Les touristes viennent par milliers pour admirer la bâtisse et son jardin, tout aussi somptueux. Ils sont situés au pied de la montagne Kinugasa, dans le sud de l’arrondissement de Kita. Un magnifique phoenix d’or domine le bâtiment.
Le temple est à l’origine une villa privée érigée par le shogun Yoshimitsu en 1398. A la mort de ce dernier, il a été transformé en temple zen par son fils Yoshimochi. Il a été détruit à de multiples reprises dans son Histoire : sa dernière reconstruction date de 1955 après qu’un moine l’a détruit en lui mettant le feu en 1950. Mais ne dit-on pas que le phoenix renaît de ses cendres ? C’est ce qui s’est à chaque fois vérifié avec le pavillon d’or.
L’histoire a d’ailleurs inspiré un écrivain japonais pour son ouvrage Le pavillon d’or publié en 1956 par Yukio Mishima. Sa dernière rénovation date quant à elle de 1987. Une nouvelle couche d’or lui a été apposée à cette occasion.
J’ai visité le pavillon d’or en plein après-midi, et le spectacle de la lumière du soleil se reflétant sur l’étang miroir (kyoko-chi) au pied du bâtiment était fascinant. On se sent vraiment bien dans son jardin et nous sommes restés un moment à se balader, discuter et apprécier le moment.
Informations utiles
- Adresse : 1 Kinkakujicho, Kita Ward, Kyoto, 603-8361, Japon.
- Horaires : ouvert tous les jours de 9 heures à 17 heures.
A la rencontre des geishas de Gion
Se balader à Gion, c’est faire un saut dans le Japon traditionnel tel qu’on l’imagine. J’aime le côté pittoresque de ses rues pavées et ses bâtiments en bois typiques appelés machiya. Le quartier de Gion a été construit pour servir d’escale aux pèlerins qui se rendaient au sanctuaire Yasaka. Les rues Hanamikoji, et ses établissements de divertissement, Shirakawa et la magnifique ballade qu’elle offre le long de son canal sont notamment à découvrir. L’avenue Shijo, réputée pour ses magasins modernes, mène quant à elle vers le sanctuaire.
Gion est connu pour ses salons de thé et ses établissements de divertissement où officient les geishas. Attention, dans l’imaginaire collectif, ces “femmes des métiers de l’art” sont parfois associées à des prostituées de luxe… Il n’en est rien ! Formées dès leur plus jeune âge aux différents arts tels que le chant, la poésie, la littérature, la conversation ou la composition florale, elles sont les gardiennes de la culture japonaise. Vous en croiserez sûrement à la nuit tombée si vous vous rendez à Gion. Ces dernières quittent leurs pensions, appelées okiya, à partir de 17 heures, pas avant… A la lueur des lanternes, elles se rendent dans les ochaya, ces fameux établissements de divertissement pour commencer à travailler.
Dans le jargon de Kyoto, on parle de geikos pour définir les geishas confirmées, et de maikos pour les apprenties… Si les deux sont reconnaissables à leurs visages maquillés de blanc et à leurs tenues traditionnelles, vous pourrez tout de même différencier les deux. Les maikos présentent en effet des kimonos aux couleurs chatoyantes et ornent leurs cheveux de magnifiques parures. Les geikos, quant à elles, se veulent plus discrètes dans la couleur de leur kimono. Elles revêtent également des perruques sobres.
Attention, il est interdit depuis plusieurs années de prendre des photos dans les rues de Gion, mis à part sur l’artère principale, Hanami-Koji. La municipalité de Kyoto tient en effet à préserver le travail des geikos et le côté traditionnel des lieux. Si vous croisez une geisha, ne l’interpellez pas, soyez respectueux et discret.
Plusieurs temples bouddhiques sont également à visiter lors de votre passage à Gion : les plus connus d’entre eux sont Kennin-ji, Chion-in, et Shoren-in. Au sein du sanctuaire Yasaka-jinja, vous pourrez également contempler le temple Gion-matsuri, connu notamment pour son parc et ses magnifiques érables rouges… Tout un programme !
Informations utiles
- Adresse du sanctuaire Yasaka-jinja : 625 Gionmachi Kitagawa, Higashiyama Ward, Kyoto, 605-0073, Japon.
Kiyomizu Dera, le majestueux temple des eaux pures
Situé sur une colline au milieu d’une forêt d’érables, Kiyomizu-Dera (le temple des eaux pures) revêt un côté mystique à la nuit tombée. C’est sans doute le plus bel endroit qu’il m’a été donné de voir au Japon… Il constitue en tout cas mon coup de cœur !
Il a été érigé à côté de la cascade Otama dans le quartier de Higashiyama. C’est l’un des sanctuaires les plus célèbres du Japon et il est visité par plus d’un million de visiteurs chaque année. Le site est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1994.
Si vous avez la chance de le visiter en plein automne, la mise en scène et les projecteurs ne feront que renforcer les couleurs et cette impression. Des événements sont organisés pour marquer le début du printemps et la floraison des cerisiers, et le début de l’automne, où les érables se parent de leurs magnifiques feuilles orange.
Les plus téméraires pourront rejoindre la colline depuis le centre de Kyoto, après une balade d’une trentaine de minutes… S’en suivra une ascension au milieu des rues commerçantes, l’occasion d’acheter de magnifiques produits traditionnels confectionnés à Kyoto même. Une fois la porte d’entrée du sanctuaire franchie, on est vite subjugué par la beauté des lieux, notamment par l’une des pagodes à trois étages. Une plateforme d’observation donne sur la forêt d’érables, et l’on peut observer la cascade Otama. Un sanctuaire dédié à l’amour jouxte cette dernière. Vous pourrez y faire un vœu.
À ne surtout pas rater à Kyoto !
Informations utiles
- Adresse : 1 Chome-294 Kiyomizu, Higashiyama Ward, Kyoto, 605-0862, Japon
- Horaires : ouvert tous les jours de 6 heures à 18 heures
- Prix : 400 yens.
Visiter le château de Nijo-jo et ses sublimes jardins
Construit en 1603, le château Nijo-jo fut la résidence du premier shogun de l’ère Edo, Tokugawa Ieyasu (1543-1616). Tokugawa Iemitsu, son petit-fils a agrandi le site d’un bâtiment de 5 étages une vingtaine d’années plus tard. Rappelons que le clan Tokugawa a régné durant 260 ans sur le Japon, et que le château Nijo-jo a été érigé à proximité du Palais impérial de Kyoto. S’il était utilisé en tant que résidence secondaire, de nombreuses décisions majeures concernant l’avenir du Japon y auraient été prises. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1994, le palais des shoguns du clan Tokugawa se compose du château Honmaru-goten, du palais Ninomaru et de sublimes jardins.
La visite est fournie et peut prendre la journée tant il y a à découvrir sur ce site… Vous y retrouverez des peintures et des tatamis datant de la période Edo ainsi que les appartements privés des shoguns. Les bâtiments du palais Ninomaru ont même été classés Trésor national (on peut notamment y découvrir des peintures de la fameuse école de peinture japonaise Kano). Les trois jardins ont tous des thèmes différents : le jardin Honmaru est à l’occidental, Seiryu-en est traditionnel et ninomaru se veut très artistique.
Sur 27,5 hectares, replongez dans le quotidien des shoguns de l’époque Edo au sein de ce majestueux château. Les imposantes fortifications qui entourent les lieux ( portes, douves, murs épais) donnent une impression de toute-puissance. Ce qui dénote avec le charme raffiné des intérieurs et des jardins.
Informations pratiques
- Adresse : 541 Nijojo-cho, Horikawa-nishiiru, Nijo-dori, Nakagyo-ku, Kyoto-shi
- Horaires : ouvert tous les jours de 8h45 à 17h (l’entrée sur le site est possible jusqu’à 16 heures).
- Prix : 600 yens.
S’en mettre plein les yeux…et le ventre au marché culinaire Nishiki
Proposant initialement du poisson, le marché culinaire de Nishiki, en plein cœur de Kyoto, a vu le jour en 1615…mais son premier magasin remonte quant à lui aux années 1300. C’est aujourd’hui le lieu idéal pour les personnes désireuses de goûter aux nombreuses spécialités culinaires traditionnelles de Kyoto. On y trouve de tout, du moment qu’il y a un rapport avec la cuisine (produits locaux et ustensiles de cuisine notamment) ! Plus d’une centaine de commerçants sont en effet installés dans cette rue commerçante assez étroite de 400 mètres de long, parallèle à l’avenue Shijo.
Dans ce véritable petit village, ces derniers proposent aux touristes de goûter à leurs mets. Un véritable paradis pour les fins gourmets et fins gourmands où les sens sont en constante ébullition.
J’ai notamment pu y goûter les fameuses okonomiyaki ou galettes à base de choux préparées avec de la farine de sarrasin et de poissons séchés. Viandes, poissons, nouilles et bœuf viennent compléter le tout, cuit sur une immense plaque appelée teppan. Les anguilles ou unagi, spécialité de Kyoto, sont également à la fête à Nishiki ! Le boeuf wagyu, l’oden (pot au feu japonais) ou encore le traditionnel Kyo kaiseki ( repas de famille traditionnel japonais) sont des plats à goûter si vous séjournez dans cette ville.
Informations utiles
- Adresse : 609 Nishidaimonjicho, Nakagyo Ward, Kyoto, 604-8055, Japon.
- Horaires : ouvert de 9 heures à 19 heures.
- Prix : entrée libre.
Comment se déplacer à Kyoto ?
Si vous souhaitez profiter pleinement de l’expérience Kyoto, je vous conseille de louer des vélos. Une solution économique et pratique puisque la ville dispose d’un solide réseau de pistes cyclables permettant d’aller de sites en sites. À vous de choisir le parcours qui vous conviendra le mieux parmi les 1600 temples à visiter !
De nombreux magasins de location de vélos ont à ce titre vu le jour à Kyoto. Ils proposent des locations pour un ou plusieurs jours, à votre guise !
Et niveau sécurité, j’ai été surpris de constater que dans les emplacements prévus pour les vélos (devant chaque site touristique), il n’y avait pas même besoin de l’attacher. Mes amis et moi avons même laissé nos vestes dans le panier le temps de nos visites. Pas étonnant quand on connaît l’honnêteté des Japonais.
Se rendre à Kyoto, à 320 km/h avec le Shinkansen
Le Shinkansen relie les principales villes de l’archipel nippon entre elles. Et emprunter ce train hyper moderne et rapide constitue une véritable expérience ! Entre Tokyo et Kyoto, il faut compter environ deux heures trente puisque ce TGV japonais se déplace à la folle allure de 320 km/h.
C’est le choix que j’ai fait pour me rendre à Kyoto… Le trajet coûte entre 12 000 et 15 000 yens et le Shinkansen est très confortable et pratique puisque les trains circulent toute la journée ( de 6 à 21 h 30 environ).
Fierté des Japonais, le Shinkansen compte aujourd’hui plus de 2400 kilomètres de voies à travers l’archipel nippon. Il a été imaginé et développé par la JNR ou Japan National Railways et mis en service en octobre 1964, à l’occasion des Jeux Olympiques de Tokyo. Trois classes de voyage peuvent être choisies : Gran Class (ce qui correspond à la classe business), Green Class (première classe) ou Ordinary Class (seconde classe).
Bon, j’ai opté pour la seconde classe, mais je peux vous assurer qu’on est vraiment très bien installés pour contempler les magnifiques paysages qui défilent à une vitesse folle ! Les sièges sont vraiment douillets. Ce qui m’a marqué le plus, c’est que j’avais énormément de place pour mes jambes… Ce qui n’est presque jamais le cas d’habitude pour moi dans les transports (je mesure 1,88m et les vols Ryan Air sont un vrai calvaire pour mon gabarit, NDLR). Sinon, tout est vraiment TRÈS TRÈS propre, comme un peu partout au Japon.
Les sièges sont pivotants et on peut donc choisir dans quel sens se tourner (dans le sens du trajet, ou inversement.) Ah oui, j’allais oublier, il y a du chauffage sous les sièges : j’étais tellement bien installé que je n’ai pas pu m’empêcher de m’endormir.
Des agents passent dans les wagons pour proposer à boire et à grignoter. Bon, j’ai raté cet épisode, car je dormais, mais ça a fait le bonheur de mes amis. Et puis, j’avais acheté mon eki-bento ou ekiben (ce qui se traduit par “plateau-repas de gare”), sur le quai, avant de partir ! Je vous le recommande d’ailleurs vivement puisque vous en trouverez dans toutes les gares desservant le shinkansen. Et ils sont confectionnés à partir de spécialités de la région/ville de départ de votre train… Viande, poisson, riz, ramen ou soba, il y en a pour tous les goûts à un prix abordable.
J’ai payé 14 000 yens environ pour le trajet, ce qui correspond à une centaine d’euros. Pour l’expérience que c’est, et le gain de temps que ça permet, ça les vaut largement !
J’espère que cette liste vous aidera à organiser votre visite de Kyoto. N’hésitez pas à m’indiquer en commentaire si vous voyez d’autres lieux à voir absolument.