Vous êtes à la recherche d’un bon plan tourisme dans les tréfonds de la France ? Un parcours dépaysant, certain et économique en l’espace d’un week-end ? Je vous emmène visiter l’Auxois, un territoire riche en patrimoines matériel et immatériel.
Réputée pour ses villages labellisés comptant parmi les plus beaux de la France, l’Auxois est une très belle région, un petit coin qui vous réserve autant de surprises que de merveilles. Situé à l’ouest de Dijon (Côte-d’Or), en Bourgogne, ce petit territoire riche en patrimoines longe l’autoroute A6.
Comme d’habitude, je l’ai visité seul, et là, je m’en vais vous livrer le compte rendu de ce périple que je résume ainsi : une rencontre de la France des Gaules, une admiration profonde des cités fortifiées, la découverte de cultures médiévales et des vignobles intimes…
Jour 1 : À la découverte des deux plus beaux villages situés dans la Bourgogne
Comme touriste, vous pouvez accéder aux pépites de l’Auxois en utilisant l’un ou l’autre des nombreux moyens de déplacement qui existent. Je suis entré au cœur de ce joyau en voiture, par l’autoroute A6, sortie 23 Bierre-les-Semur. Si vous n’aimez pas du tout conduire pour découvrir d’autres régions, le problème ne se pose pas alors. Vous pouvez toujours prendre un train depuis Paris (gare de Lyon) jusqu’à Montbard. Le trajet devrait vous prendre environ 1 h 05 minutes.
Une fois dans l’Auxois, vous pouvez louer une voiture ou un vélo pour pouvoir circuler librement. À cet effet, il vous faut vous adresser aux organismes de tourisme habilités. Je vous file rapidement quelques adresses :
- le comité régional du tourisme de Bourgogne ;
- le Comité départemental du tourisme de Côte d’Or ;
- l’Office de tourisme d’Alésia ;
- l’Office de tourisme de Semur-en-Auxois.
Flâner dans le village de Châteauneuf et aux alentours
Premier jour sur les terres d’Auxois, vendredi. Il sonnait 12 heures passées de quelques minutes quand j’ai coupé le moteur de mon véhicule. À la recherche de patrimoines vivants, c’est à Châteauneuf-en-Auxois, une bâtisse dressée sur un promontoire, que j’ai commencé mon aventure.
Imposante forteresse médiévale, le château domine le canal de Boulogne et les plaines de l’Auxois. À mesure que je m’approchais, sa silhouette imposante m’invitait à un tour de ressourcement. Et chaque pas que je pose répond à son charme irrésistible.
J’ai su immédiatement que cette cité médiévale vaut mille fois le détour. Classé comme l’un des plus beaux villages de France, Châteauneuf mérite bien son titre, en témoignent les reflets que miroitent les pierres onéreuses de sa façade.
Rapidement, j’ai arpenté la venelle qui mène à la porte nord, l’un des points d’accès au château. À en croire l’histoire, elle a été fortifiée en 1582 et reste l’un des rares vestiges de fortification du village.
Situé entre Dijon et Autun, le village de Châteauneuf occupe une position touristique stratégique. La bâtisse date du 12e siècle avec une enceinte polygonale flanquée de tours massives. J’ai franchi les larges fossés qui y conduisent, éberlué par la beauté de ses ruelles du Moyen Âge, les parterres de fleurs ainsi que les vieilles demeures.
Durant ce court périple, j’ai découvert notamment les maisons bourgeoises érigées par de riches marchands de Bourgogne au 16e et 17e siècle. L’une des plus séduisantes est sans doute la Maison du Mouton, un bijou du 16e siècle qui domine la grande rue. Son chaume, une tour ronde en forme de dôme, rappelle la noblesse de ses anciens occupants.
La maison Saint-Georges, une maison voisine datant de 1550, est un parfait prototype des constructions bourgeoises de la fin du Moyen Âge. Au milieu de ces édifices alliant charme et romance, témoins d’un passé relativement lointain, se dresse encore fièrement une autre à pans de bois. Il semble bien être le seul du genre qui subsiste encore dans tout le village. Vieille de 6 siècles, elle reflète également la beauté des architectures moyenâgeuses avec ses colombages au premier étage (des croix de saint André).
Plus proche du Château, on retrouve l’église Saint-Philippe-et-Saint-Jacques, datant, elle aussi, du 15e siècle. Puis, sur la vallée de Vandenesse, dernier tournant avant l’enceinte du Châteauneuf-en-Auxois, une splendide vue panoramique donne en arrière-plan sur l’autoroute A6, sur les montagnes du Morvan et plus généralement sur le village.
Aller dans l’intimité du Châteauneuf
Après cette promenade dans le village, je fonce à présent dans le Châteauneuf. Entre les maisons aristocratiques et les forteresses guerrières, la visite du château me plonge dans des siècles d’histoire.
À propos, grâce au guide, j’apprends que sa construction a débuté plus exactement au 12e siècle, où seulement le Donjon Carré avait été érigé sur le promontoire dominant de la vallée. Ensuite, il a fallu attendre la guerre de Cent Ans pour que l’enceinte et les tours apparaissent. Les logis et la Chapelle, eux, sont venus en dernier lieu, au 15e siècle. Aujourd’hui, le château est la propriété de la région Bourgogne–Franche-Comté.
Les douves franchies, l’accès m’est librement donné par la grande porte fortifiée. À travers la cour intérieure, on accède rapidement aux bâtiments et au Grand Logis. Ce dernier comprend plusieurs appartements, dont la chapelle avec ses magnifiques peintures murales. La Grande Salle m’a ensuite accueilli avec ses reliques : elle servait en effet de pièce d’apparat pour les réceptions, les banquets et les réunions publiques. À l’étage, j’ai sillonné les nombreuses chambres majestueusement décorées, puis on redescend dans la cour intérieure.
Enfin, à l’autre bout, se trouvent le logis des hôtes et les centres d’interprétation qui présentent un large éventail d’offres touristiques.
Déjeuner au bistrot des prés verts
Après 2 heures d’horloge de promenade, de découvertes et d’apprentissage, la fatigue s’est fait sentir. Pour me sustenter, j’ai marqué une pause salvatrice au Bistrot des Prés verts, un magnifique restaurant et un bar à vins. Alors que le soleil et la chaleur semblaient me malmener, je découvre à cœur joie une terrasse rafraîchissante où je m’abandonne. J’ai tout d’abord dégusté un vin spécialement décanté qui s’est révélé d’une exceptionnelle particularité. Il semble qu’on ne le trouve nulle part ailleurs, en tout cas, si les propos du serveur qui m’a accueilli sont vérifiés.
L’accueil a été satisfaisant avec un collège d’hôtesses réactif et respectueux. De bons plats, composés d’ingrédients frais, dans un environnement traditionnel. L’accueil m’a profondément satisfait, de même que la saveur des plats. J’ai préféré des côtes d’agneau avec une sauce au poivre vert, le tout agrémenté par du fromage d’Époisses. Au dessert, un biscuit rose aux amandes enrobé de chocolat m’a été servi.
Si vous visitez l’Auxois, je vous recommande cette adresse. Car, bien plus qu’un restaurant, vous y trouverez un carnet de spécialités savoureuses et bien ancrées dans le territoire.
Ce jour, je l’ai consacré à la visite des deux plus beaux villages de France situés dans l’Auxois. Après mon déjeuner, j’ai mis le cap sur le nord. À 45 km se trouve un autre village labellisé, plus connu pour ses anis.
Flavigny-sur-Ozerain et ses anis
Bâtie autour d’une abbaye, cette cité médiévale est également marquée par des ruelles pavées, des demeures anciennes et des portes fortifiées autour du bourg. À mesure que je m’y approche, il y a cette senteur agréable, flottant dans l’air, qui m’envoie les premiers mots de bienvenue. Cette odeur savoureuse, vous l’aurez devinée, est celle de l’anis, la graine qui confère à Flavigny-sur-Ozerain sa réputation mondiale.
Ma visite démarre à l’abbaye Saint-Pierre de Flavigny. C’est là que tout a commencé avec les moines du village qui avaient inventé des recettes de bonbons avec de l’anis. Leur monastère, devenu la crypte carolingienne, fut une fabrique de bonbons.
J’ai visité également la fabrique artisanale de la famille Troubat ainsi que le musée de reconstitution d’un atelier à l’ancienne et de laboratoire des arômes.
Ce village est par ailleurs constitué de magnifiques demeures avec des colombiers, des balcons ou des gargouilles un peu comme Chateaubriand. Parmi ses demi-millions d’habitants, on compte des peintres, des musiciens, des sculpteurs, etc. La vie culturelle est densément animée et certains artisans m’ont ouvert les portes de leur atelier.
Pour finir, Flavigny, ce sont des petits cafés et des commerces qui animent des ruelles d’une presqu’île ceinte par trois rivières. Sobrement, j’y ai terminé ma journée.
Première nuit dans l’hôtel La Cour
Situé dans le village de Flavigny, cet établissement m’a offert une nuit paisible et sécurisée. J’ai particulièrement relevé l’attention faite aux normes d’hygiène et le professionnalisme des hôtesses. Le soir, j’ai profité de la terrasse donnant sur le jardin lumineux et la connexion Wi-Fi gratuite. Ma chambre est équipée d’une télévision écran plat, un coin salon ainsi qu’une salle de bains où coule à foison de l’eau chaude et de l’eau froide. J’ai passé une nuit de rêve, douillet dans un lit confortable.
Jour 2 : Un parcours pour remonter le temps
J’ai démarré la 2e journée à l’Auxois par un petit-déjeuner à l’hôtel avant de prendre la route pour Alise-Sainte-Reine.
Visite du MuséoParc Alésia
Le village d’Alise-sainte-Reine, à 7 km de Flavigny, est le témoin vivant des vestiges gallo-romains de l’oppidum d’Alésia. À l’entrée de ce village chargée de monuments identitaires et d’histoires réelles, j’ai été accueilli par la majestueuse statue de Vercingétorix, commandée par le roi Napoléon III.
Le musée se dresse élégamment à l’endroit où Romains et Gaulois avaient croisé les fers. C’est à cet endroit, en Côte-d’Or, que la mythique bataille d’Alésia s’est déroulée en 52 avant J-C. Pendant 2 mois, Vercingétorix et ses fantassins y ont tenu le siège face à Jules César jusqu’à ce que Gaule tombe dans les mailles romaines.
Le musée d’Alésia ne conte pas que les batailles. Témoins du choc des civilisations, c’est aussi l’endroit par excellence pour en savoir davantage sur les Gaulois. Auparavant, restreins au siège et aux quatre batailles, le musée a entièrement renouvelé sa scénographie qui relate désormais l’épopée d’un peuple à travers des millénaires.
D’abord, le parcours décomplexé m’a forcé à me délester de mes préjugés sur les Gaulois. Sur des écrans transparents, présentant des croquis animés et un personnage d’archéologue, les objets exposés sont entièrement ramenés à la vie.
Hologrammes, jeux de lumière, fond sonore, bandes dessinées, objets palpables… Un système cohérent et synchronisé raconte l’histoire d’une autre façon. J’ai vu Jules César me parler ainsi que son buste aux lèvres en mouvement.
Toutes les salles du musée sont riches, documentées et magnifiquement animées. Je vous avertis : prévoyez au moins 3 heures pour en faire le tour complet. L’espace « carnets de fouilles » est particulièrement adorable, car il m’a permis de comprendre le métier d’archéologue. Celui consacré à la construction du mythe gaulois l’est autant. Enfin, le couloir du temps rattache le passé au présent, à travers des expositions.
Il sonne 12 heures quand ma visite s’est achevée à Alésia. 4 km de trajet à parcourir : direction Bussy-Le-Grand.
Le Bistrot de Louise pour le déjeuner
Magnifique restaurant proposant des plats typiquement français, il est tenu par une équipe de jeunes dynamiques et serviables. Dans un décor convivial, j’ai déjeuné sur la terrasse fleurie du restaurant. Une cuisine simple et raffinée m’a enchanté les papilles. Puis, de là, j’ai pu accéder au joyau de Bussy-le-grand.
La visite du château de Bussy
À moins de 15 minutes de MuséoParc d’Alésia, je gagne le charmant château Bussy-Rabutin. Romantique bâtisse d’un autre âge, elle miroite des pierres colorées, enserrées par des cours d’eau, le tout formant un paisible monument de noblesse.
Son histoire est tout aussi romantique. Sa célébrité lui vient en effet de son propriétaire, le comte Roger de Bussy-Rabutin. Soldat dans sa jeunesse, il est connu pour sa plume déchirante ainsi que ses tirs à balles réelles. Il a été contraint à l’exil en Bourgogne pour avoir levé le coin de voile sur les amours de la cour de Louis XIV dans son Histoire amoureuse des Gaules. Il est abandonné par sa maîtresse à la même occasion. Mais en courtisan forcené, de Bussy-Rabutin fit recouvrir le mur de son château par de maximes désabusées sur l’amour. Les phrases sont d’un pur régal. Par exemple, à son avis, la comtesse de Dronne serait sans doute « la plus belle femme de son temps, mais moins fameuse pour sa beauté que pour l’usage qu’elle en fit ».
Le guide m’a raconté tant d’anecdotes sur ce personnage, les unes plus drôles que les autres. Le château est classé monument historique et Maison des illustres. À l’Auxois, ne manquez surtout pas de le visiter !
Découvrir le château de Commarin
Mon parcours se poursuit, cette fois, en direction du château de Commarin. Construit initialement comme maison forte, il a été transformé plus tard en château pendant le règne des Ducs de Bourgogne. Au XVIIe siècle, il devient le lieu d’habitation de familles nobles. Aujourd’hui, il est classé aux Monuments historiques. C’est toute une joie de visiter cette bâtisse d’inspiration classique et reflétant la splendeur de l’architecture française à l’époque médiévale.
Jour 3 : Encore entre Châteaux et nature
Troisième jour de mon séjour à l’Auxois, dimanche. Mes visites sont ponctuées, brèves et passionnantes.
Semur-en-Auxois
Située à environ 20 km au sud de Montbard, cette cité médiévale se dresse sur un promontoire de granite rose. En s’aventurant dans les escaliers qui descendent au pied des murailles, on accède à un point de vue qui donne sur la vallée et les villages environnants. Les plus anciens édifices datent du Moyen Âge, mais la ville médiévale aux toits roux n’est pas restée figée dans le passé. Cafés, commerces et musiques m’ont accueilli dès lors que j’ai franchi la porte de Sauvigny.
Les ruelles de la ville sont coiffées de fanions multicolores, débouchant sur des petites places absolument charmantes. Le donjon, la belle et majestueuse église, les façades en pierre ou en pans de bois, les paysages tout autour dominés par le vallon… Visiter Semur-sur-Auxois a été l’une des plus belles expériences durant mon séjour.
J’ai également fait un petit tour dans le musée de la ville, installé dans un couvent datant du 17e siècle. J’ai admiré notamment les sculptures de grande nature au rez-de-chaussée et la salle des fossiles à l’étage.
Une autre attraction de la ville : sa resplendissante collégiale du 13e siècle. Ornée de magnifiques gargouilles, elle est de style gothique avec de beaux vitraux médiévaux et des évangélistes où lion, singe et cochon se côtoient.
Époisses : entre châteaux et fromages
Ce village est aussi riche d’un patrimoine de bâtisses et d’histoires variées. Fier d’un gigantesque château composé d’une église, des habitations et d’un colombier de 3 000 cases, Époisses révèle les romances d’une bâtisse embellie au fil du temps. D’après mon guide, le Duc de Bourgogne, Philippe le hardi, le Comte de Chateaubriand et Madame de Sévigné y ont été tous invités.
J’ai effectué une belle promenade dans le parc du château avant de m’ouvrir entièrement au village où la fromagerie d’Époisses m’a sidéré par la succulence d’une spécialité locale.
Visite du parc de l’Auxois
On ne peut pas parler de séjour dans l’Auxois sans penser à faire un tour dans son parc. Amoureux de la nature, j’ai programmé cette visite à la fin afin de saisir toutes les merveilles qu’elle peut procurer. À la fois parc animalier, parc aquatique et espace de loisir, le parc de l’Auxois s’étend sur 40 hectares.
Le refuge animalier abrite à lui seul 500 animaux de 90 espèces, venus des 5 continents et évoluant dans un environnement sauvage. Un écosystème exceptionnel, regroupant les carnivores, les reptiles de tout genre et les oiseaux à admirer. Mais ce n’est pas tout ! J’y ai également retrouvé les animaux de la ferme, dont les moutons nains qui m’ont particulièrement émerveillé.