Partez en randonnée sur cette île anglo-normande qui cache de beaux trésors de la nature.
L’homme de lettres qu’était Victor Hugo a vécu quelques années sur l’île de Jersey.
Fait historique : suite au coup d’Etat du 2 décembre 1851, perpétré par Louis-Napoléon Bonaparte, Victor Hugo participe à l’organisation d’un groupe de résistance. Ce groupe étant très mal vu par Bonaparte, il est obligé de s’exiler pour le bien de sa famille et le sien. Il habitat l’île d’août 1852 et pour en être expulsé en octobre 1855 suite à ses propos sur la visite de l’Empereur Bonaparte à Londres, propos qui déplurent aux jersiais. C’est sur cette île qu’il écrivit notamment Les Misérables.
L’île de Jersey est la plus grande des Îles anglo-normandes (sa superficie faisant 118,2 km²), regroupant Guernesey (63,4 km²), Aurigny (7,8 km²) et Sercq (5,4 km²). Ses habitants sont plaisamment appelés les « Crapauds », dont l’origine officielle vient du fait que sur l’île de Jersey on y trouve des crapauds, contrairement à l’île de Guernesey. Mais les Jersiais ne sont pas très fan de ce surnom peu flatteur.
Cette île, qui se trouve dans la Manche et à 22 km des côtes du Cotentin, est accessible facilement par ferry, au départ de quelques villes françaises (Saint-Malo, Granville et Carteret), avec une traversée au plus rapide de moins d’1h 30. Sur l’île, les cultures française et anglaise se côtoient, comme en témoigne le nom des rues écrit en français, qui reste une des langues officielles avec l’anglais et le jersiais (un dialecte de la langue normande). Cet îlot montre un partage de culture et d’histoire, dont les habitants sont fiers. Bien que la langue anglaise soit la plus parlée de l’île, il est encore possible de converser en français avec des habitants ; elle est la langue maternelle de 15 % de la population.
Un beau mélange de trésor, de nature, de culture et d’histoire.
Saint-Hélier, capitale de l’île, se visite facilement et en quelques heures, grâce à un parcours de découverte de la ville. Il vous permettra d’explorer son histoire, son architecte mais aussi son développement économique.
Ce parcours de 3,3 km vous fait démarrer sur la place Liberation Square, en vous faisant visiter Liberty Wharf, une galerie marchande moderne dont la conception s’harmonise avec le patrimoine d’un des bâtiments les plus célèbres de Jersey.
Le parcours vous amènera au Front Régent : ancien front militaire, le front domine le Mont de la Ville, ses remparts sont en accès libre et donnent une vue magnifique sur la ville de Saint-Hélier mais également sur la baie de Saint-Aubin, sur la côte Sud de l’île. L’Histoire de l’île, et les différentes batailles qu’elle a subies, vous sera racontée tout au long du parcours, en vous faisant arrêter à la statue de plomb du roi Georges II, du Général et gouverneur Don ou encore le Cénotaphe qui commémore les personnes mortes durant les 2 guerres mondiales.
De façon plus joyeuse, et pour vous imprégner de l’ambiance de la ville, vous serez amené à visiter The Central Market, le marché couvert, petit trésor d’architecture
Cette marche de découverte est un bon début pour vous imprégner de l’Histoire de l’île, de ses habitants, mais aussi pour y apprécier la vie jersiaise en journée ; pour le soir, vous trouverez de nombreux pubs et bars près du port et de Liberation Square. Des concerts de musiciens et chanteurs locaux y sont souvent donnés.
Petit coup de cœur dans la ville
En plus du marché couvert, qui est un bon moyen de côtoyer les Jersiais et de goûter aux produits locaux, lors de mon séjour j’ai eu un coup de cœur pour le Jersey Museum & Art Gallery.
Le musée est installé dans une ancienne maison de négociant (Merchant’s House). Vous entrerez dans une demeure du milieu du 19e siècle, qui a conservé son éclairage à la lampe à huile. Les 3 occupants de la maison vous raconteront leur histoire et la raison de leur départ précipité du foyer. Une immersion totale dans une des histoires de l’île. Au premier étage, vous aurez le droit à toutes les facettes de la vie de Jersey : comprendre le fonctionnement de leur système politique, entendre le parler local de l’époque (un patois français accompagné d’un accent britannique, un dialecte proche du normand) ou encore apprendre la dure vie des prisonniers sur l’île, au 19e siècle.
Mais l’île de Jersey, c’est aussi ses phares, ses trésors naturels et ses bunkers.
Il est facile de se déplacer sur l’île, soit avec votre voiture (n’oubliez pas que l’on conduit à l’anglaise), ou grâce au réseau routier. Les principaux points touristiques sont desservis, et le prix du ticket reste abordable.
Partons au nord de l’île
Dans la paroisse de Saint-Mary, un trésor national est à découvrir. En partant du parking Devil’s Hole, il vous faudra marcher quelques centaines de mètres pour trouver le premier indice indiquant que vous êtes sur la bonne voie. Une statue d’un minotaure se trouve au début de cette marche qui vous amènera au Devil’s Whole (ou le trou du Diable).
Un chemin aménagé et quelques passerelles vous permettront d’atteindre ce site impressionnant sur le bord de côte. Durant le trajet, il vous est fortement conseillé de profiter de la vue : des couleurs allant du rouge (en hiver) au bleu représentent les bords de l’île qui se dessinent dans la mer…
Après plusieurs minutes de marche, une sorte de gouffre (le fameux trou du Diable) se trouve au flanc de la falaise, où les vagues viennent heurter une cascade de roches ; vous entendrez alors un bruit sourd qui lui donne un aspect « effrayant ».
Cap au sud-ouest de l’île
Si vous avez décidé de ne marcher que le long du bord de mer, alors vous aurez remarqué que chaque plage et chaque vue sont différentes. Vous ne trouverez jamais les mêmes paysages sur cette « petite » île.
C’est ce que je vous propose en allant à la Pointe de la Corbière. Si vous y allez en voiture, vous vous garerez sur un parking surplombant un îlot accessible à pied mais uniquement à marée basse. Le chemin piétonnier vous permettra d’atteindre un phare, inauguré en 1874 pour signaler la présence des nombreux îlots submersibles ; il est toujours en activité. Ce qu’il faut surtout apprécier c’est la vue de « l’autre côté » de l’île ; vous vous trouverez côté mer et aurez alors la chance de voir une des faces de l’île.
Petit conseil pour votre visite de Jersey
Afin d’apprécier au mieux ce que l’île et la nature ont à vous offrir, mais aussi pour avoir la possibilité de profiter au maximum des sites historiques, il est préférable de partir aux beaux jours (entre avril et octobre). Certains sites étant fermés en hiver, vous risqueriez de vous ennuyer, surtout si la météo est à la tempête, il vous faudra alors dire adieu aux joies de la randonnée.
Cette île est un bon moyen pour se vider la tête et profiter de l’air marin tout en cultivant son esprit.
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