Qui n’a jamais rêvé de se prélasser dans l’eau cristalline, du sable doux et chaud des caraïbes ? Se délecter des cocktails à toute heure de la journée, profiter des cocotiers et de s’abandonner dans un lieu idyllique entre mer turquoise et forêt flamboyante d’une biodiversité incroyable…
Fermer les yeux, imaginez…
Bienvenue à Capurgana sur la côte nord-ouest du golfe d’Urabà dans le département colombien du choco à la frontière même du Panama. Oubliez les routes pavées, les véhicules motorisés, les centres commerciaux, les distributeurs et le tourisme de masse. Ici le mot d’ordre et « Tranquilidad ».
Cette région de la côte caraïbe colombienne est si peu prisée par les touristes étrangers, que la population locale se fait une joie de s’y délasser.
Comment s’y rendre ?
Vamos Vamos Parceritos ! Allons y les amis !
Et oui, arriver à Capurgana n’est pas une mince affaire, abandonnez tout de suite la voie terrestre. Les plus aisés pouront y accéder par voie aérienne, les plus aventureux et friands de la « vida loca » et locale se verront prendre la voie maritime. Pour cela direction la ville de Turbo où vous pourrez trouver une navette pour vous rendre à ce paradis encore ignoré.
Après 2h30 de bateau, où vous aurez littéralement pris la mer (tous à vos maillots de bain!), vous commencerez à percevoir la côte.
Une fois débarqué, pas de panique, le village qui semble être une île, est muni d’une multitude de logements susceptibles de convenir à toutes les différentes attentes ( auberges de jeunesse, hôtels…). Dès le premier pas posé sur le quai, vous êtes déjà dans l’ambiance. Les locaux vous y attendent afin de vous proposer différents hébergements. N’hésitez pas à discuter avec eux et aller voir les différentes propositions.
Une fois « le mochilla – sac à dos » posé, laissez la magie opérer…
Où se loger ?
Tengo que relarme ! – J’ai besoin de me détendre
Lorsque je suis arrivée à Capurganà, je voyageais depuis 1 an déjà en Amérique du Sud, et j’avais sérieusement besoin de repos. Quelques habitants m’avaient parlé de « cette terre promise » propice au ressourcement. D’un coup d’un seul, j’étais arrivée dans ce sublime endroit ! Mais comme à mon habitude, pas très organisée, je n’avais clairement pas assez de Pesos pour y passer les 10 jours que j’avais prévus.
Que neni, j’y suis… J’y reste !
Dès le premier pas posé sur le quai, je rencontre « Mono ». Un jeune homme Colombien qui travaille dans une auberge de jeunesse pas très loin. J’en profite évidemment pour lui parler de ma quête de volontariat. C’est ainsi que je le suis, direction son lieu de travail où je rencontre Esteban, le gérant de l’hôtel. Très vite, nous convenons d’un accord : j’aiderai à l’accueil et au ménage des habitations le matin et en contrepartie je peux poser mon hamac et partager quelques repas avec l’équipe.
L’ambiance et l’énergie sont agréables, l’expression pour le dire ici c’est « Buena Onda » ! Nous sommes trois: Mono, employé, Andrès, un Guatemalien et moi même en volontariat.
Le temps est bon, le ciel est bleu !
Qu’il est bon de vivre ici, le temps n’existe plus. J’aime le fait d’y avoir une activité professionnelle et de me sentir un peu comme à la maison. Le rapport avec les habitants y est vraiment différent quand on y travaille. C’est vraiment chouette de sortir de l’unique rapport touristique.
Grâce à cela j’y établis de vrais relations sincères. Les enfants du village m’apprennent à pêcher avec un bout de ligne et un caillou qui fait office de plomb. On y accroche un petit poisson à l’hameçon… En vain ! Mais qu’est qu’on rigole… Je leur offre régulièrement des bracelets en macramés que je confectionne pendant mon temps libre. Ils choisissent toujours les couleurs de la Colombie.
Tout le monde se connait ici ! De l’auberge où je travaille jusqu’à la mer il y a 500 mètres. Je n’ai jamais mis moins de 45 minutes pour y parvenir. Tout le monde se salue, se reconnaît. Et nous avons beau nous croiser tous les jours même plusieurs fois par jour nous avons toujours quelque chose de nouveau à nous raconter. Le temps n’existe plus ou alors nous le possédons.
Que Chimba Malika ! Ah, la belle vie poto !
Je fais la cuisine avec les « Mamas », les petites filles me tressent les cheveux pour que je puisse leur faire de la publicité auprès des« gringas » (touristes) sur la plage. J’apprends de nouvelles techniques de macramé avec les voyageurs. Jaïro, un colombien ancien militaire me transmet la connaissance du pouvoir des pierres semi-précieuse. Thompson, un Nicaraguayen et Suyo, deux « artesanos » (artisan) m’enseignent de nouvelles techniques pour fabriquer les bracelets. Je passe beaucoup de mon temps libre à leurs établis sur la plage en face de la mer. Je danse la rumba avec Marcia « la Loca » une argentine et je vais plonger avec Lucio un espagnol. Nous sommes désormais tous des amis. « Des Parceros », « des Viajeros »(voyageurs). Nous ne sommes pas de Capurganà mais nous ne sommes pas non plus des Touristes. Nous y vivons pour un temps indéfini mais pas infini.
Le temps passe. Ça fait maintenant 1 mois que je suis à Capurganà et il est temps de poursuivre mon chemin. Je loupe « inconsciemment » les deux premières lanchas (bateaux)… Ce qui me fait rester quelques jours supplémentaires. Je ne veux pas partir mais le voyage doit continuer. La 3e lancha est la bonne.
C’est ainsi que le coeur serré, les larmes aux yeux, je quitte mes amis, mes voisins, ma jungle et toutes ces merveilleuses personnes qui m’ont tant donné et tant appris.
Je quitte Capurganà mon trésor caraïbeen.
Que Faire à Capurgàna ?
Entre plages idylliques, fonds marins à couper le souffle et jungles luxuriantes, chacun peut y trouver son compte. En effet ce petit paradis offre la possibilité de simplement flemmarder tel un paresseux et observer la vie locale et les somptueux couchers de soleil. Ou bien de se métamorphoser en Capitaine Némo et partir à la découverte des merveilles de la vie sous-marine et des coraux ancestraux. On peut aussi s’aventurer tel Indiana Jones dans la jungle y observer son éclatante faune et flore et lui laisser nous dévoiler ses généreux secrets.
Fiaca, Caminata y Naturaleza Suprema – Flemardise, randonnée et supreme nature
Voici une liste non exhaustive des activités à faire :
- El Aguacate est à 1 heure de marche. Possibilité de s’y rendre en lancha en 15 minutes. Je vous conseille vivement la petite randonnée dans la nature qui vous fera encore plus apprécier l’arrivée dans ce lieu. Il est possible de s’y restaurer et même d’y passer la nuit. Ce bord de mer est encore plus tranquille et apaisant que Capurgana.
- La Miel est une merveilleuse plage de sable fin composée de touche d’aquarelle d’un camaïeu bleuté. Lorsque vous y êtes le rêve se confond avec la réalité. Là, prend forme le paradis sur terre et les profondeurs marines sont d’une divinité absolue. Il est possible de s’y rendre en lancha de Capurgana avec en prime un arrêt à Sapzurro pour environ $ 25 000 pesos et l’accès à la plage est de $ 2000 pesos. Les plus baroudeurs peuvent y aller à pieds en approximativement 1h30 grâce à un sentier pédestre. Ce dernier est plutôt physique. La Miel appartient au littoral du Panama, c’est pourquoi il est essentiel de s’y rendre muni de votre passeport et ne vous étonnez pas d’ être accueilli à la frontière par un gentil bonhomme armé jusqu’aux dents !
- El Cielo est un ensemble de petites cabanes où vous pourrez déguster des spécialités culinaires comme le patacon mais surtout savourer la fraicheur de la rivière et des cascades dans l’atmosphère tropicale. Pour y acceder, une promenade exotique d’environ 1h30 dans la profonde jungle où l’ extase des sens est au rendezvous. Le temps est à la flanerie. Ennivrez vous des couleurs, des senteurs, ouvrez vous… Avec chance des rencontres surprenantes avec les petits résidents de la forêt peuvent survenir. L’endroit idéal pour vous ressourcer de l’énergie sacrée de la « Pachamama – Terre mère »
- La Coquerita est un lieu insolite, où il fait bon vivre. C’est une maison acadabrante entre jungle, mer et vasques d’eau de sources… A seulement 15 minutes à pied de Capurgana, ce lieu étonnant est vraiment facile d’accès. On y trouve des hamacs, des jus de fruits à tomber par terre, des petites collations et des personnes superbes. Immanquable !
L’envers du décor !
Bien que le tourisme s’y développe peu à peu, Capurgana reste un village pauvre et les problèmes de pollution et de gestion des déchets y sont palpables. De plus c’est un lieu de passage vers le Panama et l’Amérique Centrale où de nombreux migrants clandestins de Cuba, du Nicaragua et d’Honduras principalement viennent y tenter leur chance, il y a également du trafic de faux passeports. Mais ceci, ne sera jamais à la vue des touristes et même si la police se fait rare il ne vous arrivera jamais rien à Capugana. Bien sûr « No dar Papaya », littéralement « ne pas donner la papaye » ce qui signifie de ne pas surexposer ses richesses.